… On ne se convertit pas à l'Orthodoxie, on revient à elle ; par elle, on retourne dans la maison natale, auprès de ses parents. Ceux qui ont découvert la tradition orthodoxe et communié à sa vie, peuvent en témoigner; devenir orthodoxe n'est pas abandonner le patrimoine de nos pères, mais le reconstituer en «sa forme fondamentale».

… L'Église orthodoxe est parvenue à sauvegarder ce «bon dépôt» ce corps de l'Église primitive, à travers vingt siècles. Aujourd'hui, grâce à sa fidélité, un Occidental peut reprendre un contact vivant avec la Tradition inaltérée.

Mais une précision s'impose. Il faut prendre garde d'identifier l'Église orthodoxe, l’Église-Mère, avec les Églises orientales. L'une est universelle, les autres sont limitées géographiquement, culturellement, rituellement : elles sont locales.

L'Occidental ne doit jamais oublier de discerner dans l'Église orthodoxe ce qui est universel de ce qui est local. S'il désire que son adhésion soit organique, dépourvue d'exotisme artificiel, il est nécessaire qu'il «s'orthodoxise» (employons ce mot barbare) et non point qu'il s'orientalise.

Mgr Jean, évêque de Saint-Denis (Eugraph Kovalevsky)

Mgr Irénée Winnaert, qui après une rupture millénaire, ouvrit la porte de l'Orthodoxie aux Occidentaux, écrivait avant sa mort :

«En dépit de la malheureuse séparation de l'Orient et de l'Occident chrétiens, l'Orthodoxie n'est pas en droit orientale ; de même l'Orthodoxie ne consiste pas essentiellement en tels rites déterminés, ou telle tradition liturgique particulière. Les Orthodoxes d'Orient disent parfois que leur liturgie exprime toute l'Orthodoxie, et cela est vrai si on considère l'esprit de la liturgie plutôt que les cérémonies proprement dites. Cela n'est pas lié nécessairement à telle ou telle ordonnance du service, mais bien à l'esprit qui l'anime".
(Message de l'Orthodoxie à des Occidentaux - 1936)

" Une Église locale d'Occident ne pourra naître que du sol même de l'Occident, comme résultat d'une mission, d'une restauration de l'Orthodoxie occidentale avec ses traditions, son rite, sa spiritualité, le culte de ses saints locaux… "
(Vladimir Lossky, 1937, Présence Orthodoxe 1995, n° 1, p. 10).

C’est une chose merveilleuse pour nous d’apprendre la renaissance de l’Orthodoxie en Occident… C’est un moment historique pour toute la chrétienté et ce serait une grande faute de notre part si nous ne comprenions pas que nous devons travailler à sa réalisation…
Patriarche Athénagoras de Constantinople (1954)

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