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Bois-Aubry, le 24 décembre 2009

au clergé et à tous les fidèles de l’Eglise Orthodoxe des Gaules

Filles et Fils bien-aimés,

Une fois encore nous allons célébrer la naissance dans la chair de notre Sauveur Jésus Christ ; une fois encore nous allons nous réjouir, nous allons préparer la crèche et répéter nos chants…

Cette année je voudrais vous partager avec vous une méditation sur ce sujet du saint évêque Jean de Saint-Denis.

Le 23 décembre 1956 il avait prononcé, à l’Hôtel des Sociétés Savantes à Rouen, une conférence sur la naissance du Verbe, à la fin de laquelle il rappelait les trois groupes d’êtres qui entourent le Christ naissant : les bergers, les mages et les animaux-serviteurs, le bœuf et l’âne.

Les bergers sont des hommes simples, presque illettrés, leur caractéristique est qu’ils veillent la nuit sur leurs troupeaux : « les premiers capables de comprendre l’Avènement du Christ sont ceux qui veillent dans la simplicité pendant la nuit : le chemin le plus direct pour atteindre la connaissance parfaite et reconnaître dans l’Enfant de la crèche le Dieu éternel, c’est de garder l’état de vigilance au sein de toutes les nuits de l’humanité, veiller dans la prière même si cela semble sans résultat. »

Le chemin des mages c’est le voyage spirituel, le long tâtonnement, la route interminable, l’âme qui cherche, qui creuse ; si elle ne trouve pas ce qu’elle cherche, c’est qu’elle s’est arrêtée à mi-course. « L’humanité entière arrivera jusqu’au Christ par une lente évolution, à condition d’aller jusqu’au bout. Le chemin des mages est un voyage sans répit… Toujours en avant ! »

Enfin les animaux : le bœuf et l’âne ; ils ne sont pas cités dans les Evangiles, ils nous viennent tout droit du prophète Isaïe. Ce sont des êtres de peine, des esclaves de l’homme : l’âne porteur de fardeaux, le bœuf qui tire la charrue et qui n’a même plus la possibilité d’être un animal normal, ni père ni mère… « Ils représentent les âmes dépourvues peut-être d’évolution spirituelle, des âmes de peine, qui peinent dans cette vie, qui peinent pour leurs familles, pour elles-mêmes, pour l’humanité ; ces âmes-là aussi seront introduites mystérieusement dans la grotte où vient au monde le Dieu éternel ! »

Voilà les trois types d’hommes qui adoreront le Christ !

A nous de choisir entre les deux premières catégories car la troisième est subie on ne la choisit pas !

Voyageons sans repos avec les Mages ou veillons dans la nuit comme les Bergers.

Le Christ est parmi nous, Dieu est avec nous, magnifions-Le !

+ Grégoire
par la miséricorde de Dieu, évêque d'Arles et de l'Eglise orthodoxe des Gaules.