Suppression
de l’Office de Prime dans le nouveau Livre d’Heures
message épiscopal de Monseigneur Grégoire
Mes très chers fils et filles,
Certains
d’entre vous ont remarqué l’absence de l’office
de Prime dans la nouvelle édition du Livre d’Heures (tome
II). Il ne s’agit pas d’un oubli, ni d’un caprice
de la commission liturgique, mais d’une décision murement
réfléchie de votre évêque et de ses conseillers
en la matière.
En
effet cet office – qui se célébrait théoriquement
au lever du soleil, entre Laudes et Tierce, faisait déjà
l’objet d’une controverse au … 5ème siècle.
Saint
Jean Cassien dans les « Institutions cénobitiques »
met en doute l’utilité de ce qu’il appelle une «
innovation », créée, dit-il « en notre temps
et dans notre monastère, là où le Seigneur Jésus-Christ
est né de la Vierge. [Bethléem] »
S’il
faut en croire son témoignage, cet office fut placé entre
Laudes et Tierce pour éviter que des moines aillent se recoucher
après les Laudes matinales… « abusant du temps de
repos prévu après cet office, certains, plus négligents,
prolongeaient trop longtemps le répit du sommeil, puisqu’ils
n’étaient contraints par aucune réunion à
quitter leur cellule ou à se lever de leur lit avant la 3ème
heure. » (Institutions III,4)
Plus
tard dans certains monastères en occident cet office faisait
partie intégrante du « chapitre », réunion
quotidienne et privée de la communauté, c’est dire
le caractère fortement monastique attribué à cet
office.
De
nos jours, dans nos usages paroissiaux, nous avons toujours privilégié
le chant des Laudes matinales, plus solennel, plus riche, dont l’office
de Prime semble bien être un « doublet » ; son utilité
est devenue caduque.
C’est
pourquoi il m’a semblé légitime de « revenir
» à l’usage le plus antique, antérieur à
l’addition faite au monastère de Bethléem vers l’an
400.
Cette
modification comporte toutefois une exception : pendant le tridium pascal
(Jeudi Saint, Vendredi Saint, Samedi Saint) l'office des Laudes étant
implicitement compris dans l'office des Ténèbres nous
conservons l'office de Prime du matin.
Cela
nous permet aussi de rester fidèles à la prescription
du Psaume « sept fois le jour j’ai chanté tes louanges…
» à savoir : Laudes, Tierce, Sexte, None, Vêpres,
Complies et Louange de nuit.