Sur la «
singularité » de Saint Jean de Saint Denis
Témoignage du Père Henri Zuang
Introduction
:
Il
ne s’agit pas aujourd’hui de créer une légende,
ni de fabriquer une idole, mais de cerner une réalité
spirituelle vécue par un saint et un Père de l’église
de notre temps : l’évêque Jean de Saint Denis. Il
ne s’agit pas non plus de présenter une hagiographie mais
d’exposer le simple témoignage de moi-même, de ma
femme, de deux de mes enfants, et de celui que nous avons recueilli
auprès de quelques personnes dans le but de rassembler des éléments
permettant, éventuellement, de cadrer la spécificité
de l’évêque Jean en tant que saint et le charisme
particulier de notre église qui est lié à cette
spécificité.
En effet nous sommes l’œuvre du père Eugraph. Ceci
est clair lorsqu’on se rapporte à I Cor : 9/1-2 :
«
Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ?..... N’êtes
vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d’autres je
ne suis pas apôtre, pour vous du moins je le suis ; car c’est
vous qui, dans le Seigneur, êtes le sceau de mon apostolat. »
Il
y a 3 ou 4 ans la relecture de ce passage m’a frappé ;
aujourd’hui encore il me semble qu’à travers ces
versets de saint Paul le Père Eugraph s’adresse à
nous : Nous sommes ‘’le sceau de son apostolat’’.
Nous sommes dans la position où c’est à nous maintenant
de faire fructifier son héritage en pénétrant le
contenu et le sens de son œuvre et en étant, comme il l’a
toujours été, attentifs aux nécessités de
l’époque et à l’inspiration du Saint Esprit.
.
Le
texte qui suit est donc proposé comme un instrument de travail
devant être critiqué, au sens cartésien du terme,
amélioré, complété.
Il semble également nécessaire de préciser que
l’Eglise orthodoxe des Gaules n’est pas la seule héritière
de l’évêque Jean et de son œuvre, que tous sont
associés, présents et absents à l’oeuvre
attendue.
Commençons
notre analyse !
« … bien que les Saints nous communiquent un enseignement
universel, chacun le fait selon sa manière propre, il n’existe
pas de règles générales. », nous dit l’évêque
Jean dans la Technique de la prière (p. 20 3ème édition.)
Ainsi chaque saint a une ou plusieurs particularités qui le rend
‘’singulier’’ parmi les autres saints ; par
exemple dans le recueil de témoignages sur Saint Jean de Shanghai
et de San Francisco le hiéro moine Séraphin ( Eugène
Rose) définit ainsi le saint évêque : « Trois
valeurs rarement associés se rejoignaient en lui : un prince
de l’église intrépide et respecté ; un ascète
dans la tradition des stylites qui s’imposait les plus sévères
mortifications ; un fol en Christ qui au moyen de cette folie, instruisait
les humains de la sagesse au-delà des sagesses » (p.27)
;
Entre
autres exemples on pourrait définir Saint Nectaire d’Egine
par la pureté de son humilité et identifier saint François
d’Assise à la pauvreté et à son amour pour
toutes les créatures.
L’ambition
de cet exposé est d’essayer d’appréhender
la ‘’singularité’’ de la sainteté
de l’évêque Jean de Saint Denis ; singularité
qui s’adresse bien évidement à nous Eglise Orthodoxe
des Gaules mais qui dépasse ce cadre et s’exprime au sein
de l’Eglise universelle et concerne toutes les églises
chrétiennes.
Notons
cependant qu’aucun saint n’est réductible à
ses seules particularités. C’est pourquoi cet exposé
est partagé en 2 parties : une présentation générale
et condensée de la sainteté de l’évêque
Jean de Saint Denis, puis un aperçu rapide de sa particularité
en tant que saint.
Présentation
générale de la sainteté de l’évêque
Jean de Saint Denis.
On
peut dire que c’est un saint pneumatophore (mais peut-on être
saint sans être pneumatophore ?) En effet dans son introduction
à « Sur la lumière du Saint Esprit : Entretien avec
Motovilov » Cahier Saint Irénée 1957 p.4 le père
Gabriel Bornant rappelle que la lumière du Saint Esprit se manifeste
dans l’esprit, l’âme et le corps et ajoute-t-il :
« Saint Séraphim nous montre son action comme sensation,
action se révélant sous sept aspects : lumière,
bien-être, silence, douceur, chaleur, aromate et joie »
Or
c’est tout ou partie de ces mots, ou leurs synonymes, que l’on
retrouve dans les témoignages de ceux qui ont connu l’évêque
et dans le récit qu’il fait lui-même de sa rencontre
spirituelle avec Sainte Radegonde : Nous sommes en 1927/1928. Il a 22
ans, il est dans l’église Sainte Radegonde à Poitiers
et décide de descendre dans la crypte.
«
…A peine ai-je descendu trois marches, dit-il, que je suis cloué
au sol.
Immédiatement, le monde change, je fais un saut sur un autre
plan. Je prie et je vois une ombre qui se détache de moi et me
quitte par les pieds. Je descends aisément les dernières
marches. Je discerne que la statue est celle de sainte Radegonde, j’aperçois
son tombeau posé sur deux pierres comme un dolmen. Je n’ai
même pas le temps de prier Sainte Radegonde, j’entends un
ordre impératif : ‘’Passe sous le tombeau ‘’.
Une série d’arguments me vient à l’esprit
: cela ne se fait pas,…Je cède et me glisse sous le tombeau
[…] Il arrive quelque chose d’indescriptible. Une telle
joie me saisit qu’il me parait que je ne pourrais la supporter.
Tout mon corps est pénétré d’une lumière,
d’une douceur…et en quelques secondes elle me parle. »
(Le Banquet eschatologique : Vincent Bourne : p. 4, 5)
Parmi
les témoignages de ceux qui ont approché l’évêque
Jean ou qui ont eu un ou plusieurs contacts avec lui après sa
mort on retrouve les mots soulignés par le père Bornand
qui caractérisent l’action de l’Esprit Saint : par
exemple.
«
Pour moi ce qui continue à le caractériser c’est
la lumière qui l’habitait. »
«
Il rayonnait en lui l’éclat du Royaume »
«
Ce qui m’avait frappé en lui c’était la vie,
la lumière, la joie. »
«
J’ai été frappée par l’intensité
de sa personnalité …et en même temps sa douceur »
D’autre
part plusieurs personnes l’ayant vu en rêve soulignent l’émanation
de parfums qu’elles ont senti et la sensation de chaleur éprouvée.
L’évêque
Jean était aussi un intime du Royaume par exemple un témoin
rapporte :
« …Au cours d’une liturgie, il se tourna légèrement
et regarda derrière lui. Lorsque je lui en demandais la raison,
il me dit : ‘’J’ai senti une présence. C’était
l’apôtre Jean, simplement il était là.’’.
» (La divine contradiction p.523)
Ailleurs,
dans son cours de 1956 sur ‘’Le Monde Angélique.’’(p.6)
il nous décrit ce qui parait être une expérience
personnelle :
«
"Notre Père qui est aux cieux" veux dire "Notre
Père qui est dans les cieux, qui est environné des Séraphins,
des Chérubins et de toute l’armée céleste".
Cieux est le nom le plus caractéristique car, lorsqu’on
a la vision des anges, on a littéralement l’impression
que les cieux s’ouvrent. »
Toute
son œuvre est imprégnée, de ces visions, de ces connaissances
directes, de ces contacts privilégiés.
Sa
seule présence nous faisait partager cette intimité, je
me souviens comme si c’était aujourd’hui que lorsque
nous étions avec lui il nous plongeait dans ‘’un
climat divin’’. Il était ‘’habité
par l’Esprit Saint,’’ il était ‘’revêtu
du Christ’’.
En
tout temps et partout où il passait il transportait cette ‘’présence
divine’’, aussi bien dans les lieux les plus profanes ;
café, restaurant, hall de gare,…que dans le sanctuaire
d’une église ou d’une chapelle, aussi bien dans les
conversations les plus banales que dans son enseignement le plus élevé.
Pour
ma femme, ma famille et moi ce fut longtemps ce qui le définissait
Par
exemple, notre fille Sophie, qui avait 1 an lorsque nous avons rencontré
le père Eugraph et 9 ans et demi à sa mort, l’a
vue chez nous et à Montpellier lorsqu’il venait pour la
fête de la paroisse, le dimanche de la Théophanie, nous
disait récemment.
«
Je me souviens de son rire, de son sourire, de sa voix mais les mots
qui me viennent sont : vivant ; paix ; calme ; sérénité
; liberté ; luminosité ; simplicité. En tant qu’enfant
j’avais l’impression qu’on ne nous imposait rien.
Cependant, il m’inspirait beaucoup de respect.
Il se dégageait de lui quelque chose de lumineux, même
si c’était un petit homme en noir, quelque chose de rassurant.
Mais aussi quelque chose d’impressionnant. Il était marquant
car j’étais petite et je m’en souviens.
Il était, pour nous enfants, accessible, on avait l’impression
de ne jamais le déranger ; il n’y avait pas de barrière.
Il dégageait une grande majesté, quelque chose de majestueux,
de lumineux
Il y avait aussi cette impression de liberté. C’est cette
liberté qui m’a installée dans l’orthodoxie.
»
Mais
dans ce cadre général propre à tous les saints,
et qu’il est nécessaire de rappeler, au moins trois aspects
le caractérisent que nous allons maintenant brièvement
examiner dans cette seconde partie qu’on peut appeler :
«
Singularité de la sainteté de l’évêque
Saint Jean de Saint Denis »
On
peut définir cette singularité par trois caractéristiques
:
1)
Il a été appelé à une œuvre voulue
par Dieu : la restauration de l’Eglise primitive des Gaules
Nous
savons par son propre récit, dont j’ai lu un passage plus
haut, qu’il reçut une demande de Sainte Radegonde à
Poitiers alors qu’il avait 22 ans « …elle me parle’
» dit-il, et il poursuit son récit « Quand je sors
de l’église, je vais rapidement dans le petit café
d’en face …J’écris des pages et des pages.
…Elle a tracé ma vie. »
Mais
toutes ces pages ont été perdues sauf une retrouvée
après sa mort et retranscrite dans le livre d’Yvonne Winnaert
‘’La Divine Contradiction’’ (p 65) l’évêque
Jean y complète son récit :
«
J’approche du tombeau, écrit-il, et la voix… me dit
de coller mon oreille au tombeau.
Et j’entendis…
‘’Je veux, je veux que la France devienne orthodoxe.’’…
En écrivant, je suis plein de grâce, et même dans
la mémoire, en remontant, je sens la filiation du Royaume de
Dieu. »
Cet
appel divin il l’exprime autrement dans son livre « La liturgie
céleste » (p. 14) « La liturgie céleste, di-t-il,
se déploie devant l’Inaccessible. Elle est éternelle…Mais
elle n’est pas indifférente à l’histoire du
monde…et les visionnaires éblouis admis à la contempler
reçoivent ensuite le joug de leur vocation. » On comprend
qu’il parle ici d’une expérience vécue : il
est placé sous le joug de sa « vocation » : il est
« visionnaire. »
2)
Pour lui la fidélité à ce qu’il a reçu
passe par une deuxième singularité que son frère
Maxime nous a transmise dans son livre ‘’Orthodoxie et occident’’:
c’est le combat intérieur qu’il a violement mené
pour assumer ‘’le joug de sa vocation ‘’
«
Plus tard, dit Maxime en parlant de son frère Eugraph, il écrira
dans ses souvenirs : ‘’ Il ne suffisait pas …de rester
amateur de la tradition occidentale en la regardant avec les yeux d’un
oriental, il fallait se plonger dans son courant. Ce plongeon est beaucoup
plus difficile qu’il ne semble…soudé depuis mon enfance
au rythme sacré de la Sainte Russie, attaché presque biologiquement
au rituel monastique ce fut pour moi un genre d’exode. Du pays
de mes pères je partais pour m’installer dans un autre
climat’’ » (p. 61-62)
«
… J’apprenais la messe romaine par cœur, j’assistais
aux cérémonies, je lisais le bréviaire, je laissais
le latin prendre mon âme. Souvent l’appel de l’orient
était si fort que j’étais contraint de lutter psychologiquement
avec moi-même…On lit dans la Genèse ‘’L’homme
quittera son père et sa mère et s’attachera à
sa femme.’’ Je devais abandonner mon père et ma mère
pour aller vers le rite occidental ;» (p. 62). On peut dire qu’il
a épousé la France.
Remarquons
que Sainte Radegonde, qui lui a transmis la volonté divine, était
aussi une étrangère originaire de Thuringe. (Iéna,
Weimar)
3)
La troisième caractéristique, qui fait sa singularité
est, d’une part, sa vision de l’église ; vision inspirée
par l’Esprit Saint et qui lui a coûté tant de critiques,
tant de difficultés, tant de blessures,tant d’incompréhensions
et, d’autre part, le chemin spirituel qu’il propose fondé
sur l’anthropologie évangélique.
Monseigneur
Jean c’est la révélation du supérieur qui
nourrit l’inférieur : seul le divin nourrit véritablement
l’humain.
De ce fait Monseigneur Jean, qui est évêque, conduit son
église en ce sens. Il en fait une nourricière fertile,
abondante, riche, généreuse. Et nous sommes des centaines
à pouvoir témoigner de cette générosité
accordée, de cette richesse reçue, de cette abondance
gratuite : richesse ; générosité ; abondance ;
toujours à notre disposition sans que rien ne nous soit demandé
en échange .Car pour notre évêque Jean l’Eglise
donne sans exiger de contre partie, comme l’économe infidèle
elle distribue ce qui ne lui appartient pas.
L’évêque
Jean de Shangaï lui adressera cette sentence historique pour notre
église : « Tu leur donnes une nourriture trop riche ».
Cela témoigne bien de l’action de Jean de Saint Denis dans
l’édification d’une église nourricière.
Ce TROP RICHE manifeste le détachement de l’église
de toute raison. (Maxime Kovalevsky dit quelque part de son frère
Eugraph c’était un fou en Christ. La surabondance caractérisant
ce qui provient de Dieu ( les corbeilles de la multiplication des pains,
le meilleur vin à la fin des noces de Cana, le veau gras tué
pour célébrer le retour du fils prodigue, la graisse des
agneaux d’Abel, etc.…) Jean a refondé cette église
sur ce modèle divin de surabondance comme si elle n’avait
pas à se soucier de la raison, de la sagesse du monde, de la
même façon que Marie ne se soucia pas à Cana de
l’état de sobriété ou d’éthylisme
des invités.
La
prière non moins historique que Jean reçue de Radegonde
est, elle aussi, éloquente lorsque l’on songe à
l’ambivalence des termes : « restaure mon église
! » Restaure le pèlerin, pais mes brebis, nourris les affamés.
Obéissant,
Jean fait de l’église des Gaules, à travers la liturgie
de Saint Germain et la restructuration d’une anthropologie chrétienne,
essentiellement basée sur l’Evangile, une source de nourriture,
une source de Vie, une source de Joie : un festin primordial. Une église
riche, débordante, fertile, surabondante, négligeant toute
raison telle Marie ne se souciant guère de la raison à
Cana, tel Jésus multipliant toujours plus et toujours trop (trop
par rapport au nombre, c’est-à-dire abondamment), tel Dieu
accordant et bénissant en surabondance
(cf. la bénédiction de Job) ET, au sein de cette profusion,
une invitation à la sobriété. Voici l’église
que l’évêque Jean nous a léguée.
En
effet face à cette surabondance qui semble déraisonnable
le chemin spirituel qu’il invite à prendre est la maîtrise
et l’équilibre des nourritures de l’âme et
de l’esprit et le saint évêque Jean propose comme
instrument ascétique la « sobriété »
qui permet cette maîtrise en l’appliquant tant dans la participation
au monde que dans l’effort spirituel.
C’est
une invitation non une obligation, car la sagesse s’acquière
dans l’expérience, elle ne s’impose pas. Mais l’évêque
Jean reste vigilant et nous éveille à la nécessité
de l’expérience.
« Ne nous leurrons pas, dit-il, Dieu n’est saisissable que
par l’expérience intérieure. » (Technique
de la prière 3émé édition p.9)
Les
agapes, dans cette conception de l’église et de la liturgie,
sont un lieu liturgique au même titre que l’office divin.
Elles sont un lieu manifestant l’abondance, manifestant la mamelle
nourricière, le festin, et permettant l’exercice de la
sobriété des pensées et de la langue.
Ainsi,
en soi l’église terrestre est un lieu d’expérience
et de transformation, elle ne se prétend pas aboutie.
« … il faut bien se garder, écrit l’évêque
Jean, de penser que l’Eglise est le but final du monde et de chacun
de nous. Elle est l’Epouse avec le Christ, du monde avec Dieu,
de chacun avec son Créateur…. L’Eglise est une mère
qui engendre virginalement les enfants au Père céleste.
» (La Divine Contradiction p.178)
Et
comme pour rappeler notre filiation à cette vision de l’église
et dans le souci de faire connaître que l’église
est une mère nourricière, une source de Vie, notre évêque
Grégoire dans le manifeste de notre église, l’Eglise
Orthodoxe des Gaules, cite Matthieu : « Mes entrailles sont émues
devant cette foule, car voici déjà trois jours qu’ils
sont auprès de moi, et ils n’ont rien à manger.
Et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne
défaillent en chemin. » (Mt 15:32).
Restaurer le pèlerin, et l’humanité entière
est en pérégrination, paître les brebis du troupeau
du Seigneur, nourrir sans préoccupation de la pauvreté
ou de la richesse de ce qu’elle a à distribuer, telle est
la raison de l’église fondée par Monseigneur Jean.
La raison de l’église est de répandre ses grâces,
de répandre le Christ comme nourriture à travers le monde,
par le moyen de la liturgie.
Elle doit s’attacher à couler abondamment, comme une source
intarissable, semblable à la liturgie céleste, permanente,
éternelle.
Ce devrait être une évidence, et c’en est une, mais
c’est une autres des singularités de l’évêque
Jean de l’avoir non seulement rappelées, mais essentiellement
de l’avoir appliquée.
Dans un tel contexte où l’église accomplit sa nature
nourricière, la prétention n’est plus dans l’église
mais dans le cœur de celui ou de celle qui veut pouvoir progresser
dans un chemin spirituel en faisant l’économie du Christ,
de l’Eucharistie, de la prière, des grâces de l’Esprit
Saint et de la bénédiction du Père que l’église
met à sa portée.
Dieu
est un Trésor. Mais nul ne vendra tous ses biens pour acheter
le champ dans lequel est enterré le trésor sur un simple
témoignage. Si l’église dit : « dépouillez-vous
et vous recevrez Dieu », nul n’y parviendra en suivant un
tel précepte.
Si l’église en revanche, comme l’a fait l’évêque
Jean, distribue la grâce et la cultive au bénéfice
du monde, si elle étale la richesse de Dieu, comme l’étalait
notre père spirituel à tous, alors il est plus facile
et plus évident pour la personne de se dépouiller et d’accepter
le renoncement nécessaire à une vie en Christ.
EN
BREF la singularité se l’évêque Jean peut
se résumer ainsi :
1)
- Il reçoit ‘’l’ordre’’ de RESTAURER
l’église primitive des Gaules.
2)
- Il a tout quitté pour accomplir cette ‘’vocation’’
: ce qui le rattache à son pays, à sa culture, à
sa famille au sens large du terme. Il nous invite ici à migrer
de nos pensées vers la Pensée divine.
3)
- Ayant accomplit sa mission il nous laisse en héritage un chemin
spirituel qui comprend :
L’Eglise
NOURRICIERE comme préalable
la
Liturgie, source primordiale, riche et abondante en grâces, paisible,
joyeuse et charitable, reflet des 3 fruits de l’Esprit-Saint comme
œuvre communautaire
la
Sobriété comme nécessaire à tout chemin
spirituel et comme ascèse personnelle. Ce que l’évêque
Jean exprime ainsi : «… La vie spirituelle grandit comme
une plante, organiquement. Prenons le chemin moyen et n’oublions
pas la base : la sobriété. »
la PRATIQUE DE LA PRIERE, car nous dit le saint évêque
Jean :
« Dieu est l‘unique nourriture de notre esprit et il ne
se communique à nous que par la prière. Ni contacts, ni
livres, ni pensées, ni sentiments, ni ce qui appartient à
la culture, à la civilisation, à la religion ne nourrit
ce qui est divin en nous. Seul le divin nourrit le divin. » (Technique
de la prière p. 28)
Et
encore : ‘’ Il faut dépasser l’erreur qui confond
le monde psychique, émotionnel avec le spirituel…. Non
! L’esprit est une nature à organiser, vivifier, transformer,
et l’instrument de transformation est la prière nourricière,
donatrice de capacités perdues, versant…. la santé
spirituelle avant la sainteté.’’ (Technique de la
prière : 3éme édition .p . 33)
Je
voudrais ajouter, pour terminer, que l’évêque Jean
ressentait fortement l’urgence d’accomplir ce qui lui était
demandé et c’est dans l’urgence qu’il agissait.
Sources
et Bibliographie :
Contacts
personnels de 1962 à 1970
Témoignages
divers
Le
Banquet Eschatologique Jean de Saint Denis 1905- 1970 : Vincent Bourne,
octobre 1984.
La
Divine Contradiction: Vincent Bourne Tome I et II : édition Présence
orthodoxe 1975 ; 1978.
La Liturgie céleste: Jean Kovalevsky ; L’ORANT éditions
Friant 26/03/1982
Mémorial
de l’évêque Jean de Saint Denis (Eugraph Kovalevsky):
Présence Orthodoxe 4-1996
Première Epître aux Corinthiens
Orthodoxie
et occident :Renaissance d’une église locale : Maxime Kovalevsky
;
Carbonnel-Editeur, premier semestre 1990
Sur
la lumière du Saint Esprit. Entretien avec Motovilov, Saint Séraphim
de Sarov , Collection Spiritualité. 1957
Saint
de Shanghai et de San Francisco (1896-1966) Thaumaturge : Témoignages
Traduit de l’américain par Michel Epstein : édition
François Xavier de Guibert décembre 2007
Technique
de le Prière Jean de Saint Denis, 3ème édition
: Edition Eugraph 1979.
Jean Henri ; Nicole ; Sophie ; Gilles Zuang : 30 juillet 2008
Enfin,
et je m’exprime ici en mon nom personnel, je remercie et je rends
hommage à tous ceux qui ont soutenu l’évêque
Jean de Saint Denis dans ses épreuves et notamment durant la
terrible période 1966-1967 et parmi eux son frère Maxime
et Madeleine, Yvonne Winnaert, le père Gilles Bertrand-Hardy,
actuel évêque Germain de Saint-Denis, le père Maxime
Jourdan, le père Jean Pierre Pahud, le père Paul Coustillières,
Nadine Resnikov, la famille Ponsoye, et beaucoup d’autres.